Après qu’au cours du printemps 2017 la première Monographie de l’artiste de Korčula, Antun Kapor, a pu apparaître au grand jour, la suivante est récemment sortie des presses, dans laquelle il présente un aperçu de son œuvre artistique, 143 travaux au total, pour partie des dessins et pour partie des tempera qui ont été réalisés dans la période allant de 1958 à 1967.
Antun Kapor est un artiste de Korčula qui vit à Paris depuis plus de cinquante ans. Né en 1938 à Korčula, il a été diplômé en 1960 de l’Ecole des Arts appliqués de Zagreb, et quelques années plus tard il part pour Paris où il travaille et expose dans l’atelier qu’il partage avec son ami, le peintre croato-canadien Anton Cetin.
À Paris, il a d’abord été remarqué au « Salon d’Automne » avec le « Portrait de jeune fille » au travers duquel le public parisien a pu pour la première fois prendre connaissance de son approche inhabituelle de l’art pictural, dans un style apparenté au cubisme qu’il rappelle, mais dans lequel Kapor propose sa vision propre et le lien entre l’Homme et la machine.
Il a exposé à deux reprises à Zagreb, à Paris il a exposé au « Salon d’Automne », et sur la Côte d’Azur en 1970 il a obtenu l’une des prestigieuses distinctions. Il a été présenté dans deux expositions à Sucy-en-Brie, petite ville de la banlieue de Paris, où il vit toujours, et en 2009 le public de Korčula a pu découvrir ses travaux lors de l’exposition à la Galerie « Maksimilijan Vanke ».
« Dans mes dessins et tempera, l’homme est présenté sous une apparence symbolique comme une machine. Ce n’est pas dans la littérature, la philosophie ou la technique que j’ai puisé mon inspiration, comme cela a pu être écrit par certains critiques d’art. C’est spontanément que j’ai dessiné comment l’homme dans son entière globalité est une création de créateurs et une machine complexe qui a un début et une fin » a déclaré Kapor.
Que d’une certaine manière cet artiste de Korcula demeurant à Paris a également été dans ses travaux un visionnaire de ce qui est advenu dans l’ordre technologique, c’est ce que confirment aujourd’hui les propos figurant dans l’article « L’homme est-il une machine ? » en exergue de la deuxième Monographie de Kapor, et rédigé par José Le Roy auteur français et professeur de philosophie à la Sorbonne.
« Deux siècles plus tard et étant donné que dans les années soixante du vingtième siècle Kapor a réalisé ses premiers travaux sur le thème de « L’homme et la machine », il semble bien que cela advient autour de nous, à travers la technique moderne qui effectivement produit aujourd’hui des robots humains de plus en plus perfectionnés qui imitent certains comportements et aptitudes de l’homme. L’homme amélioré et le robot humanisé donneront corps demain à on ne sait trop quoi – une nouvelle post-humanité qui ressemblera aux images de Kapor » conclut Le Roy.
Outre sa carrière d’artiste peintre, Kapor a parcouru le monde et à cette occasion, à travers son travail, il s’est inscrit dans la lignée et la tradition de ses prédécesseurs, les fameux artisans de Korčula. C’est ainsi qu’entre autres, il a vécu deux ans en Arabie saoudite en exécutant des décorations dans les palais des rois saoudiens Khaled ben Abdulaziz et Fahed, et a travaillé dans les résidences présidentielles en Algérie. Il vit et travaille à Paris et il passe une bonne partie de l’année en revenant sur son île natale de Korčula.
Les deux Monographies luxueusement reliées et réalisées, ont été imprimées et éditées personnellement, leur design et leur mise en forme sont dus à Neven Osojnik et Antun Cetin. Les Monographies sont publiées en langues française, anglaise et croate.
Dora Lozica